Saint-Ouen Luttes n° 4 - 20 mai 2000
Valéo, Alstom, partout : Les travailleurs contre les profiteurs de l'amiante. Saint-Ouen, Lycée Blanqui : Un professeur poursuivi en justice par sa direction. Saint-Ouen : Les licenciements à l'Alstom. Bréves : Travailler pour gagner sa vie, pas pour la perdre ! - Une vie de chien. Histoire sociale - Découvrez la Commune de Paris. L'éditorial : Le MEDEF en veut toujours plus... Sur un seul fichier : Tous les articles du numéro 4
SAINT-OUEN - LYCEE BLANQUI

Un professeur poursuivi en justice par sa direction

Récemment, le lycée Blanqui de Saint-Ouen, comme d'autres en France, a fait participer ses élèves à un concours "Les Masters de l'économie". Ce jeu consiste à donner un portefeuille d'actions boursières évidemment fictives à des classes d'élèves qui sont chargées de les faire fructifier, sous le tutorat de leur professeur d'économie, appelé "parrain" (sic). Ce jeu est patronné par une banque privée, la CIC, qui fournit les actions virtuelles aux élèves et délivre aux gagnants un voyage à la Bourse de New-York. En plus de l'idéologie capitaliste qu'il cherche à inculquer aux élèves, ce jeu est contraire aux principes de neutralité de l'école et va à l'encontre d'une directive ministérielle qui demande de ne pas donner suite « aux sollicitations émanant du secteur privé, dont les visées ont généralement un caractère publicitaire ou commercial. » Cette opération a été condamnée par nombre d'associations et de syndicats. Gilbert Molinier est professeur de philosophie au Lycée Blanqui et a écrit un ouvrage intitulé La gestion des stocks lycéens (l'Harmattan, 1999) où il analyse et dénonce la main mise du capitalisme sur l'éducation. Il a lui aussi réagi en écrivant que cette opération, en " assurant ainsi la publicité d'une banque privée, n'a d'autre objectif que de transformer les jeunes dont nous avons en charge l'éducation en clients de ladite banque dans le meilleur des cas, et en boursicoteurs de bas étage dans le pire des cas, à savoir des oies à plumer en cas de krach boursier ". Le ton de ses lettres adressées au proviseur et affichées en salle des professeurs n'a pas plu à la direction de l'établissement et, voici que le proviseur et le proviseur adjoint portent plainte contre le professeur de philosophie pour diffamation.

Laurent

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