La municipalité et l'Etat, en concluant un plan d'action contre " l'habitat indigne ", ont reconnu enfin qu'il fallait agir pour les mal-logés, mais cette action sur 5 ans, ne prend en compte qu'un nombre beaucoup trop limité de familles dispersées dans toute la ville et touchées par l'habitat insalubre. Ainsi, à l'hôtel Lucia, les habitants vivent depuis deux ans sans eau ni électricité dans un immeuble officiellement interdit à l'habitation, mais ils n'ont toujours pas reçu de propositions de relogements des pouvoirs publics. Face à ces injustices, des mal-logés décident eux-mêmes d'occuper les logements vides. Rue Jules Verne, ils sont une centaine à être menacés d'expulsion alors qu'ils n'ont fait que trouver des réponses précaires à des situations urgentes.
Des solutions existent pourtant. La ville de Saint-Ouen compte 10 % de logements vides et une partie de ces 2000 logements est habitable. Or l'Etat n'applique pas la loi de réquisition, " faute de moyens " dit la Secrétaire d'Etat. Pourtant, les spéculateurs trouvent les moyens de construire des milliers de mètres carrés de bureaux qui restent inoccupés. La politique d'attribution des logements sociaux est aussi à revoir pour que ceux-ci deviennent accessibles aux mal-logés.
Comment les offices d'HLM et les pouvoirs publics peuvent-ils justifier leur refus de logements à des familles en danger permanent ? qui s'entassent à six dans 20 m2 ? ou qui ont fait des demandes depuis parfois plus de quinze ans ? Où est la transparence dans l'attribution des logements ?
Les mal-logés veulent que ça change et ont décidé, avec Droit au logement Saint-Ouen et le soutien d'associations, syndicats et forces politiques, de manifester, en musique, pour Des logements décents pour tous !, samedi 6 avril à 13 h 30 (départ métro Garibaldi).
Laurent
Hors des territoires occupés !
La situation en Palestine occupée est de jour en jour plus dramatique. Les offensives menées par Sharon, soutenu par Washington, transforment les territoires occupés en champs de ruines : des centaines de maisons rasées, plus de mille deux cent morts, des dizaines de milliers de blessés.
Le sionisme dont se réclament les dirigeants israéliens, qu'ils soient de droite ou travaillistes, ont prétendu " donner une terre sans peuple à un peuple sans terre ", comme si le peuple palestinien n'existait pas! Cinquante ans plus tard, il existe une nation israélienne qui doit pouvoir vivre sur place.
Mis cela ne lui donne pas le droit de briser la liberté d'un autre peuple, de voler sa terre, de lui interdire le droit au retour.
En violation des accords d'Oslo, Sharon envahit, occupe les territoires autonomes palestiniens. L'armée israélienne bombarde des camps de réfugiés, torture et tue en masse des civils, tue sur les ambulances et les blessés, tue des médecins et des journalistes ; elle détruit des écoles, des hôpitaux, des bâtiments construits par l'Union Européenne, écrase les maisons, arrache les plantations...
L'escalade de la violence israélienne entraîne des manifestations de désespoir, qui permettent le recrutement de terroristes kamikazes. Mais cette politique d'attentats aveugles contre les civils n'a pour conséquence que de souder l'unité nationale des israéliens autour de Sharon. Cette politique menée par l'OLP nourrit le Hamas qui rêve de placer le peuple palestinien sous une dictature intégriste.
En Israël, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent aujourd'hui contre la répression et l'occupation. Des réservistes, officiers et soldats israéliens, refusent de servir dans les territoires occupés et de cautionner ces exactions.
En février 1976, l'Etat israélien confisque 1700 hectares à trois villages arabes de Galilée. La région est décrétée " zone militaire " face aux habitants et aux agriculteurs qui continuent de cultiver. Une grève générale s'organise contre les manoeuvres sionistes de confiscation des terres et l'apartheid dont est victime la population arabe d'Israël. Les autorités tenteront d'interdire toute grève en étouffant la révolte d'une main de fer.
Le 30 mars 1976, l'armée investit les villages et de nombreuses autres villes arabes dont Nazareth. La population résiste : six Palestiniens s'opposant à la confiscation de leurs terres sont tués par l'armée israélienne. Quatre vingt dix sont blessés.
Cette " Journée de la Terre " est l'occasion pour le peuple palestinien de réaffirmer son refus de la colonisation et de l'oppression, son indéracinable attachement à sa terre. C'est une journée de lutte pour les Palestiniens en territoires occupés et les Arabes israéliens.
Relou
Dédicace du livre " Le droit au retour " d'Elias Sanbar, historien palestinien, le 2 avril 2002 à 18 h 30 à la librairie Folie d'Encre et débat à 20 heures à la salle des fêtes de la mairie.
Suite à la grève des salariés de la société de diffusion du Parisien, la direction du groupe Amaury avait menacé 36 d'entre eux de licenciements ( voir SOL n° 19).
Au total, ce sont 15 licenciements qui ont été immédiatement effectués, pour empêcher toute contestation dans la nouvelle société SDVP, où l'implantation des syndicats est récente.
Quatre salariés étaient des élus du personnel du Parisien, syndiqués à la CGT . L'Inspection du Travail a d'ores et déjà refusé la procédure de licenciement et obligé la direction à les réintégrer à leur poste.
Mais il reste un salarié du Parisien, licencié au prétexte qu'il serait un " meneur " et dix de la SDVP. C'est pourquoi un comité de soutien s'est formé depuis une semaine et entend regrouper les forces politiques et syndicales de Saint Ouen solidaires des licenciés. L'union locale CGT et plusieurs de ses syndicats, une section du SNES, le PC, Les Verts, LO et la LCR se sont déjà manifestés dans ce sens.
Après une apparition avec diffusion de tract lors d'un rassemblement professionnel le jeudi 28 mars, une pétition se prépare sur la ville. Il ne faut pas laisser les mains libres à la direction du groupe Amaury. A Saint Ouen comme ailleurs, empêchons les licenciements.
Paul
En attendant la concertation, les travaux continuent...
L'aménagement de la ZAC Victor Hugo, à côté de Clichy et du RER C, mobilise toujours les habitants déterminés à ne pas laisser le quartier aux bétonneurs. Une centaine de personnes souhaitant que la parcelle non construite soit consacrée à un espace vert étaient présents au pique-nique du 2 mars où était accueilli José Bové l'ex-défenseur du plateau du Larzac menacé dans les années 1970 d'être transformé en camp militaire. Trois jours après, ils décidaient de transformer le collectif " Une friche en ville " en une association pour formaliser leur action et notamment pouvoir agir en justice. Le 15 mars s'est tenu à la mairie une réunion censée préparer l'organisation de groupes de travail avec la population. Cette réunion, qui aurait dû se tenir fin janvier, n'était ouverte qu'aux personnes sélectionnées par la mairie. Pour l'adjoint à l'urbanisme : " ce n'est pas une réunion publique mais une réunion privée à laquelle j'invite qui je veux ". C'est ainsi qu'une vingtaine d'habitants qui souhaitaient participer aux travaux n'ont pas eu l'autorisation d'entrer dans la mairie. Le service de sécurité et les grilles ont bloqué l'entrée alors que les habitants souhaitaient juste pouvoir participer. Les résultats de cette réunion n'ont pas été communiqués à la population. Vraisemblablement les prochains groupes de travail devraient être ouvert à l'ensemble de la population. Toutefois, le premier " atelier thématique : la question de l'aménagement de certains espaces publics " prévu le 8 avril a été repoussé à une date qui n'a toujours pas été divulguée. En attendant, les travaux continuent...
Laurent
Les habitants de Saint-Denis sont toujours en lutte contre les mauvaises odeurs de la Saria. Cette petite usine (35 personnes) située près de la gare de Saint-Denis, recycle des déchets de boucherie depuis près de 100 ans. Elle a toujours dégagé, de temps à autre, des odeurs pas très agréables, mais le phénomène est devenu insupportable depuis l'affaire de la vache folle. La Saria s'est mise à importer des déchets de porcs d'Allemagne, de Belgique et de Hollande.
Pétitions, manifestations, intervention de la municipalité et de la Préfecture, promesse que des travaux seraient effectués avant le 15 janvier, et le problème n'est toujours pas résolu. Une nouvelle manifestation a rassemblé 250 personnes devant la Préfecture de Bobigny le samedi 16 mars. Le Préfet a demandé un délai supplémentaire d'un mois et a promis que d'ici le 15 avril, les collines de farines animales auront été entièrement évacuées. La Saria n'est pas désintéressée dans cette affaire puisqu'elle reçoit des pouvoirs publics 129,58 euros, soit 850 francs par tonne évacuée : c'est le pollueur payé !
Rien ne garantit que le problème sera réglé pour autant, et la mobilisation continue. Les Dionysiens restent regroupés dans l'association Saint-Denis Environnement, en lien avec les habitants et les municipalités de l'Ile-Saint-Denis et Villeneuve-la-Garenne. Ils ont essayé de prendre contact avec les travailleurs de la Saria, ils ont obtenu la mise en place par le Préfet, avant juin, d'une CLIS - commission locale d'information et de surveillance - dont ils feront partie et qui leur donnera un droit de regard et de visite dans l'usine. Regarder, ce n'est pas décider, mais ce serait un début.
Il faudrait autant de " CLIS " qu'il y a d'usines polluantes dans le pays
Loïc
Les centres de loisirs maternels en grève
Les dix écoles maternelles de Saint-Ouen ont été touchées par un mouvement de grève, particulièrement massif, et qui a démarré le 20 mars. Ce ne sont pas institutrices et les instituteurs des écoles maternelles qui sont en lutte, mais les animatrices et animateurs. Ceux-ci dépendent de la Caisse des Ecoles, ils travaillent avant 8 h 45, entre 11 h 15 et 13 h, après 15 h 30, ainsi que 10 heures consécutives les mercredis et pendant toutes les vacances scolaires.
Leur revendication principale portait précisément sur le paiement d'heures supplémentaires non comptabilisées. Mardi 19 mars, des négociations ont eu lieu à la Caisse des Ecoles, sans qu'un accord ait été trouvé. Les animateurs ont prévenu les parents, un peu partagés, évidemment : ils se retrouvaient avec leurs enfants sur les bras mais ils approuvaient les revendications.
Jeudi 21 mars, les animateurs ont manifesté sur la place de la Mairie, et rue Claude Monet où se trouvent les bureaux de la Caisse des Ecoles. Finalement, le lundi 25 mars ils ont repris le travail avec l'obtention du paiement des heures, d'une prime d'atreinte de 100 F maximum par mois et d'une revalorisation des primes des directeurs de centre et des adjoints. Personne ne regrette d'avoir participé au mouvement.
Loïc
Dans la fonction publique aussi
Les surveillants des collèges et lycées sont des étudiants dont le dossier est accepté par le rectorat pour pouvoir travailler. Mais leur statut n'est pas celui d'un fonctionnaire : ils sont considérés comme des intérimaires, puis comme des stagiaires de la fonction publique, même s'ils peuvent travailler pendant plusieurs années. Et si en théorie ils bénéficient de certaines protection contre les abus de leurs supérieurs, dans la pratique ils ne sont pas toujours traités dans les formes : ainsi, une surveillante du collège J. Baker a été déplacée en cours d'année sur un établissement à Gagny, sans motif écrit et sur un simple message téléphonique laissé sur son répondeur. La lettre d'affectation sur le nouveau poste n'est arrivée que le samedi pour le jeudi précédent, et n'est pas valable étant donné qu'un surveillant ne peut être changé de collège de cette manière que s'il est volontaire.
Si on additionne à cela les salariés de droit privé (maître de demi-pension), et donc moins payés, qui font office de surveillants, et les emplois jeunes auxquels on demande souvent de faire les mêmes tâches avec plus d'heures et moins de salaire, on se rend compte que l'éducation nationale habitue très tôt les jeunes à côtoyer la précarité.
Paul
Il faut leur faire craindre le monde du travail
Le bilan de la cohabitation entre un président de droite, Chirac, et un gouvernement de la gauche plurielle, PS-PC-Verts, est désastreux pour les travailleurs.
Jospin a deux fois plus privatisé en valeur que Balladur et Juppé réunis. Et pour quels résultats ?
La gestion de l'eau, confiée à des sociétés privées, telles que Vivendi, Bouygues et la Lyonnaise des Eaux. Et après ? Augmentation des prix et dégradation de la qualité de l'eau. Télécom privatisé ? Les notes de téléphone ont grimpé. L'Etat va financer Bull, à coup de millions d'euros, alors qu'il va supprimer plus de 1500 emplois. Les autoroutes du sud de la France qui vont être bradées aux investisseurs privés. Bonjour les péages. Et à Barcelone ? Qu'y ont fait Chirac et Jospin ? Ils ont entériné l'ouverture du marché privé de l'électricité au privé en 2004 pour les entreprises. Et pour les ménages ? Rien ne sera dit avant les élections. Ca promet !
Les 35 heures, soit disant pour réduire le temps de travail, n'ont fait qu'accroître l'intensité du travail, baisser les salaires, accroître la flexibilité.
Les retraites ? Aucune différence non plus entre la droite et la gauche. Le PS et le RPR sont tous deux favorables aux fonds de pension. L'un favorisera les compagnies d'assurance et l'autre les banques. Avec ces gens là, la retraite des travailleurs partira en fumée.
Les élections présidentielles ne vont pas changer les choses. Aucune élection ne le peut. Mais le revirement des intentions de vote en faveur des candidats d'extrême gauche et en particulier d'Arlette Laguiller, le recul de ceux en faveur du PC, la montée de l'abstention, même si elle n'est pas toujours facile à interpréter, sont l'expression d'une colère, d'une lassitude profonde envers les partis qui se disent de gauche, mais qui aussitôt parvenus au pouvoir se sont mis au service du patronat, ou ne se sont pas réellement opposés aux lois scélérates et aux projets du Medef contre le monde du travail.
Les résultats de l'extrême gauche, s'ils sont bons, traduiront une certaine prise de conscience politique, un rejet, tout en se démarquant des visées sécuritaires d'un Chevènement ou des propos xénophobes d'un Le Pen.
Cela ne nous dispensera pas, bien au contraire, de nous préparer à l'essentiel, à des luttes d'ensemble pour un " troisième tour social ", la seule manière efficace de faire reculer la bourgeoisie.
Une partie de la rédaction de SOL appelle a voter Arlette Laguiller, une autre à voter Olivier Besancenot et la troisième n'appelle pas à voter.